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Par Sandrine Fattebert
Leader suisse de la formation en marketing et communication, le SAWI est devenu partenaire d’Emploi Lausanne en 2024. Notre collaboration a déjà permis la réinsertion professionnelle d’une demandeuse d’emploi à un poste fixe dans la coordination administrative, à l’issue d’un stage de trois mois. Directeur romand de cette école basée à Lausanne, Jean-Michel Dubois salue un partenariat «sans-faute». Interview.
« J’essaie dans ma fonction d’éviter les préjugés en lien avec les personnes demandeuses d’emploi, en tentant de donner une nouvelle chance à des gens qui sont potentiellement coupés du travail depuis longtemps, alors qu’ils ont envie de travailler. »

Comment le SAWI est-il devenu partenaire d’Emploi Lausanne?
Emploi Lausanne a pris contact avec nous. Il se trouve que nous cherchions un ou une stagiaire. Nous avons été satisfaits des prestations: la procédure administrative était très simple, les réponses arrivent quasiment dans l’heure – c’est plutôt un sans-faute. On nous a assez rapidement proposé un CV, qui était bien sélectionné; le profil était bien en rapport avec notre cahier des charges. Dans les semaines qui ont suivi le stage de cette candidate très motivée, nous avons pu l’engager à 80%, comme la quasi-totalité de notre équipe.
Les opportunités de recrutement de nos candidats par les entreprises partenaires se font selon le principe gagnant-gagnant. Expliquez-nous en quoi l’engagement de cette stagiaire proposée par Emploi Lausanne était également dans l’intérêt du SAWI.
C’est effectivement du gagnant-gagnant. Pour nous, il y avait d’un côté les conditions financières de cette collaboration qui sont très intéressantes. Nous n’avions pas d’embauche de prévue; nous venions au contraire de supprimer plusieurs postes quelques mois plus tôt pour des raisons financières, alors que nous avions des besoins avérés. Ce stage pris en charge par Emploi Lausanne nous a bien aidés. Car comme beaucoup d’autres le secteur de l’enseignement a beaucoup souffert pendant la période Covid, ce qui a alors généré une baisse d’effectifs étudiants, et donc de chiffre d’affaires.
Par ailleurs, au niveau du SAWI, de mon équipe et de moi-même, nous avons aussi une volonté d’insérer des personnes demandeuses d’emploi, car nous nous sommes tous un jour retrouvés sur le marché du travail et son lot de refus systématiques souvent basés sur des aprioris – cela m’est arrivé à trois reprises dans ma carrière, la dernière fois à 61 ans. A cet âge-là, c’est carrément rédhibitoire: j’ai fait 650 candidatures pour pouvoir trouver un poste.
J’essaie dans ma fonction d’éviter ces préjugés, en tentant de donner une nouvelle chance à des gens qui sont potentiellement coupés du travail depuis longtemps alors qu’ils ont envie de travailler.
Recherchiez-vous un/des profil(s) précis pour ce stage?
Nous étions assez ouverts: il n’y avait pas de prérequis en terme de formation ou de diplôme, si ce n’est que la personne devait accepter de faire un travail administratif et de contact, en traitant aussi bien avec les intervenants qu’avec les étudiants. Elle devait également avoir une expression écrite et orale correcte, ainsi qu’une certaine polyvalence, en sachant passer d’un dossier à l’autre. Mais aussi être capable d’avoir une certaine autorité, en sachant insister, ou dire non quand il le faut.
En l’occurrence, il s’agit d’une quadragénaire qui avait déjà accompli de nombreuses expériences professionnelles intéressantes par rapport au poste, notamment du marketing téléphonique.
Votre objectif initial était-il de recruter une personne pouvant occuper un poste vacant auprès du SAWI? Ou l’opportunité d’emploi pour cette candidate s’est créée au cours de son stage?
Au départ, cette stagiaire était un complément pour notre équipe, en lien avec des tâches qui n’étaient pas forcément très bien accomplies, ou qui constituaient une surcharge de travail pour le reste de l’équipe. Mais au terme de son stage, il n’était malheureusement pas question d’engager quelqu’un pour un poste. Nous avons cependant pu le faire dans les semaines qui ont suivi, suite au départ d’une employée.
Nous avons tout de suite pensé à notre stagiaire, plutôt que de prendre des risques avec une autre personne que nous ne connaissions pas. Notre collaboration avait bien fonctionné, elle connaissait déjà l’équipe, et nous savions qu’elle pouvait acquérir les notions qui lui manquaient. Nous n’avions pas une dette particulière envers elle ou Emploi Lausanne: nous avons simplement joué cartes sur table par rapport à nos besoins, en toute honnêteté. Cela fait partie des valeurs de l’école comme des miennes de gérer les choses de façon humaine.
Quelles sont les compétences que le SAWI lui a permis d’acquérir avant d’être engagée au sein de votre équipe?
Cette candidate a fait des choses chez-nous qui ne correspondaient pas exactement à ses expériences professionnelles passées. Elle a dû découvrir un secteur d’activité –l’enseignement, la formation– qu’elle ne connaissait pas vraiment.
Ensuite lorsqu’elle a été engagée, il y a eu toute une période d’apprentissage puisqu’elle a remplacé une collaboratrice qui s’occupait avant tout de la planification de cours – ce qu’elle n’avait jamais fait de sa vie. Elle a aussi dû se familiariser avec des logiciels informatiques qu’elle ne connaissait pas. Je pense aussi qu’elle a renforcé ses capacités en termes d’agilité face à l’imprévu, même s’il y avait un terreau favorable.
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