Fresques à Quai 14, de l’idée à la réalisation

Jeune graphiste fraîchement diplômée, Jessica s’est vu confier un projet ambitieux : conceptualiser et réaliser deux fresques sur des murs en ardoise à Quai 14, le restaurant d’application d’Emploi Lausanne.

Ces fresques ont comme but de mettre en lumière des valeurs et activités-clés de l’établissement, à savoir une restauration durable et de proximité, ainsi que l’insertion professionnelle. Un projet d’envergure que Jessica a géré de saplanification à sa concrétisation, et dont les différentes étapes ont représenté des défis à la fois créatifs et logistiques. Retour sur un processus de travail complet où chaque étape a mobilisé imagination, réflexion et pragmatisme.

Un projet ambitieux

Schématiser de manière simple et compréhensible un circuit de production-consommation durable appliqué par la Ville de Lausanne, mais aussi des valeurs essentielles à Quai 14 telles que l’intégration sociale et l’insertion professionnelle, voilà le défi qu’a relevé Jessica. L’aventure débute lorsque Valérie Pfiffer, responsable du service à l’emporter de Quai 14, décide de mettre en avant les activités et les valeurs de l’établissement auprès du grand public. Elle propose d’utiliser les murs du restaurant comme support et sollicite la collaboration de 5D qui propose les talents de Jessica, participante au sein du programme, pour ce projet d’envergure. Valérie définit le format, les valeurs, les termes clés et le code couleur à respecter. Jessica dispose ensuite d’une totale liberté pour sa création.

Recherche et conceptualisation

Comment matérialiser une idée de manière claire et instantanément compréhensible par tout un chacun lorsque l’on fait face à deux murs vides ? Croquis se comptant par dizaines, cartographies du quartier de Sévelin, pictogrammes, storyboards, mindmapping et recherche de couleurs, voilà l’étendue des moyens que Jessica mobilise.

Elle étudie l’option des pictogrammes et crée plusieurs schémas dans des formats différents. L’idée ne lui paraissant pas suffisamment concluante, elle se replonge dans des essais, et propose deux illustrations à la fois claires et évocatrices, comprenant un subtil mélange d’images et de textes. Après avoir exploré différentes approches, mené des échanges créatifs avec les encadrants et effectué quelques ajustements, elle obtient une validation enthousiaste de la Direction pour la réalisation. « Lorsqu’il y a peu de contraintes, il faut faire un grand travail de recherche et beaucoup tâtonner, explique-t-elle, ce qui constitue une difficulté supplémentaire pour trouver la bonne formule et satisfaire les attentes. Mais c’est aussi un processus essentiel, qui permet de préciser la direction à suivre et de cibler les points importants ».

Choix du médium et réalisation finale

 « J’avais hâte de réaliser les fresques sur les murs, je savais que ce serait une étape passionnante ! » confie Jessica. L’enjeu final de la production est de choisir le bon médium. Après avoir envisagé un format sticker pour le mur le plus grand, la jeune graphiste a l’idée astucieuse de créer un sticker d’essai à taille réelle, à partir d’impressions sur imprimante qu’elle a assemblé feuille par feuille, pour une simulation du rendu final. Elle obtient une fresque en sticker de 3m sur 1,20m ! Cependant, en raison des spécificités techniques propres aux murs, la gouache est finalement choisie comme médium. Avec l’aide de son collègue Alejandro, participant 5D et spécialiste en la matière, Jessica produit les deux œuvres, qui ornent désormais majestueusement les murs du restaurant.

Un parcours enrichissant

Ce projet a permis à Jessica de s’enrichir tant sur le plan créatif que personnel. Apprendre à prendre du recul et utiliser la critique constructive comme moyen de progression sont deux aspects qui ont une forte valeur à ses yeux. Avec le soutien de son encadrant Philippe, elle a gagné en confiance et a su allier technique et créativité dans la réalisation des fresques, tout en persévérant au fil des défis. « C’était la première fois qu’on me confiait un projet complet, dont la responsabilité m’incombait du début à la fin, et j’ai dû parvenir à transmettre visuellement des concepts complexes en peu de temps. Je remercie toute l’équipe de la confiance accordée. », se réjouit-elle.